Quand la fatigue est installée, qu’elle dure et résiste aux nuits de sommeil, qu’on a du mal à récupérer après un stress ou un effort, il s’agit peut-être d’une fatigue surrénalienne.
Ce n’est pas un sujet souvent traité mais qui peut vous intéresser.
Je vous explique en détail de quoi il s’agit et quels sont les signes qui montrent un dysfonctionnement de nos glandes surrénales.
Qu’est-ce que les glandes surrénales ?
Ce sont des glandes qui servent à fabriquer un certain nombre d’hormones :
- Les hormones du stress comme l’adrénaline et cortisol
- Les précurseurs de l’hormone sexuelle comme la DHEA et l’aldostérone
Elles se situent juste au-dessus des reins, on dit qu’elles coiffent les reins.
La santé de nos glandes surrénales est CRUCIALE pour se sentir en forme, pour être en bonne santé de façon globale.
Sans ces hormones, on ne peut tout simplement pas faire face à la vie quotidienne !
Quand les glandes surrénales ne fonctionnent pas correctement, c’est l’épuisement et l‘inflammation qui s’installent mais également un déséquilibre hormonal puisque ce sont elles qui produisent la médullosurrénale qui fabrique la DHEA, le précurseur des hormones comme la testostérone, l’œstrogène et la progestérone.
Un point intéressant, en médecine traditionnelle chinoise, les reins sont associés à l’énergie vitale, le fameux « QI ».
Ce serait le siège de l’énergie et un épuisement au niveau des reins entrainerait un épuisement général.
Les hormones du stress
Il y a deux hormones du stress.
La première c’est l’adrénaline et c’est en fait la véritable hormone du stress.
Elle est sécrétée par la médullosurrénale immédiatement lorsque vous êtes confronté à un gros stress.
Par exemple, lorsqu’un objet tombe, vous aurez le reflex de le rattraper. Vous ne savez pas vraiment comment vous avez fait pour avoir ce geste instinctif et vous sentez comme un coup de chaud à l’intérieur de vous, c’est typiquement une sécrétion d’adrénaline.
De même, vous voyez une voiture qui fonce sur vous, une sécrétion d’adrénaline vous fera courir pour l’éviter.
L’adrénaline décuple nos capacités de façon immédiate pour mieux faire face à des situations stressantes. Elle est donc faite pour notre survie.
Concrètement dans l’organisme, elle augmente la glycémie afin qu’on ait plus de sucre disponible pour nos muscles et pouvoir ainsi courir.
Elle augmente également notre pression artérielle, ce qui nous permet d’être plus vigilant.
Lors de sécrétion d’adrénaline, on est plutôt en mode sympathique c’est donc le système nerveux qui régule la réponse au stress.
Pour mieux comprendre la différence en système nerveux sympathique et parasympathique, vous pouvez lire mon article sur le nerf vague.
Par la suite, on aura une montée progressive du cortisol, la deuxième hormone du stress mais pour être plus précise, je dirais que c’est plutôt l’hormone de l’adaptation au stress.
Le cortisol nous aide aussi à faire face à une situation stressante en faisant monter la glycémie et la pression artérielle.
Il a d’autres effets positifs comme un effet anti-inflammatoire parce que l’inflammation ne serait pas propice à une bonne réponse au stress.
Cette propriété favorise une bonne immunité.
Il empêchera également la perte du sodium afin de maintenir la pression artérielle.
On le diabolise trop souvent alors qu’en réalité, le cortisol nous permet de faire face aux situations.
En cas de Burn out par exemple, l’effondrement total du cortisol entraine de l’épuisement, des problèmes d’immunité, une baisse de moral, etc.
Ce qui montre bien la nécessité du cortisol pour notre organisme.
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L’effet du stress chronique
Il faut comprendre que notre fonctionnement physiologique n’a pas évolué, il est toujours calqué sur le mode de fonctionnement préhistorique.
C’est à dire que physiologiquement, nous sommes faits pour répondre à des stress épisodiques de forte intensité, comme par exemple, l’attaque d’un prédateur, mais ces pics sont sensés s’alterner avec des phases de repos assez longues.
Aujourd’hui c’est bien différent !
On n’a pas forcément de pic de stress intense, comme un prédateur, on a un stress, certes plus modéré, mais chronique.
Or nous ne sommes physiologiquement pas composés pour gérer un stress chronique.
L’adaptation permanente à ce stress par la sécrétion de ces hormones, et notamment le cortisol pour nous permettre de tenir dans une situation de stress chronique, va tout simplement épuiser nos glandes surrénales.
On observe un autre phénomène : c’est la résistance au cortisol. En permanence sous cortisol, l’organisme développera une résistance au niveau des récepteurs du cortisol, exactement comme la résistance à l’insuline.
Pour expliquer rapidement la résistance à l’insuline, c’est le même phénomène : l’insuline n’étant pas faite pour être tout le temps sécrétée, lorsque c’est le cas à cause d’une alimentation trop riche en sucres, on devient résistant à l’insuline.
C’est pareil pour le cortisol, quand il y en a trop cela crée une résistance et un mécanisme d’adaptation pousse les surrénales à en sécréter davantage parce que le message ne passe plus.
Résultat : les glandes surrénales s’épuisent.
Les 3 phases du stress (précédant le burn-out)
Il est important de comprendre les différentes phases du stress car on ne fait pas la même chose selon la phase dans laquelle on se situe.
Il y a trois phases principales dans la réaction au stress.
La phase d’alerte
C’est lorsque l’on prend conscience d’une situation stressante.
À ce moment-là, dans notre corps tout se met en phase d’alerte : le système nerveux sympathique est stimulé, on a une poussée d’adrénaline puis de cortisol, la glycémie et la pression artérielle monte, donc tout est fait pour faire face à l’action.
Dans cette phase, on a encore des neurotransmetteurs qui nous donne un bien-être psycho émotionnel et de la motivation.
La phase d’alerte ne dure pas, on passe assez rapidement à la deuxième phase.
La phase d’adaptation
Cette phase devrait être assez courte et ne pas durer dans le temps mais ce n’est pas ce qu’on observe : aujourd’hui, elle est longue !
On peut rester en phase d’adaptation au stress pendant plusieurs mois.
Ce qui provoquera une usure des sécrétions.
Le cortisol reste élevé au début et finira par décliner.
Idem avec les neurotransmetteurs : la dopamine, la noradrénaline, la sérotonine vont diminuer ce qui entrainera petit à petit, une perte de moral et de motivation de l’irritabilité.
La phase de déclin : le Burn-in
La situation déclinera progressivement et on aura de plus en plus de mal à supporter le stress.
Cette période de déclin s’appelle la phase de Burn in qui est la phase précédente au Burn out qui lui est un état de total épuisement.
L’expression Burn out est un peu utilisée à tort parfois.
Lors d’un vrai Burn out, la personne n’a plus de cortisol, ni de neurotransmetteurs.
C’est extrêmement long à reconstruire, cela peut prendre des années et la personne souvent ne sera plus la même donc il faut vraiment éviter d’en arriver au burn-out.
Pour cela, on va être attentif à la phase de Burn in pour la stopper avant que ce soit trop tard.
Durant cette phase, les surrénales commencent à se fatiguer donc le cortisol est moins sécrété, il est relativement bas, la DHEA est basse, les neurotransmetteurs diminuent.
Les dosages biologiques
Pour savoir si vous êtes en Burn in ou en Burn out, on pourra faire un dosage du cortisol.
Le dosage le plus fiable étant le salivaire ensuite l’urinaire et en dernier le sanguin.
Attention, il ne faut pas faire ce dosage qu’une seule fois car une des caractéristiques de la fatigue surrénalienne, c’est le déphasage progressif du rythme du cortisol.
En effet, en temps normal lorsque tout va bien, le cortisol est élevé le matin, moment où nous sommes en pleine possession de nos moyens puisque je vous rappelle que c’est l’hormone de l’éveil et de l’action.
En milieu de journée, il décline jusqu’à ce qu’à atteindre un niveau bas le soir au moment de l’endormissement et encore plus bas durant la nuit.
Mais quand on est en présence de fatigue surrénalienne donc d’un dysfonctionnement de la glande surrénale, le rythme du cortisol va progressivement s’inverser.
C’est-à-dire qu’on aura un niveau de cortisol bas le matin au réveil, on se sent fatigué, on est mou sans énergie. Puis le niveau de cortisol remonte l’après-midi et le soir on se sent subitement plein d’énergie, ce qui posera des problèmes d’endormissement ou de réveils nocturnes, parfois même les deux.
Je préconise donc de doser le cortisol au moins le matin et vers 16 heures. Si on peut le faire matin, midi, milieu d’après-midi, et soir, c’est encore mieux !
L’analyse la plus précise est le cycle complet du cortisol, analyse salivaire de préférence : la salive est prélevée à 5 moments de la journée, afin d’observer justement la courbe de progression du cortisol tout au long de la journée.
On peut également doser le sulfate de DHEA dans le sang. Si le niveau est bas cela signifie que la glande surrénale est en sous fonctionnement et donc qu’elle adapte sa production hormonale à la baisse.
Notez que ce genre de dosage ne se fait pas seul. Ce ne sont pas des dosages conventionnels, ils sont faits en micronutrition avec beaucoup de précautions à garder sur leur interprétation qui se fait en fonction du contexte global.
En parallèle, je vous conseille d’observer où vous en êtes dans les trois phases d’adaptation au stress et de prêter attention aux signes d’alerte.
Les signes d’une fatigue surrénalienne
Une extrême fatigue
L’un des signes d’une dysfonction surrénalienne ou Burn-in, c’est lorsque vous vous sentez extrêmement fatigué.
Alors bien sûr, d’autres causes peuvent expliquer une fatigue chronique : des carences nutritionnelles, notamment de fer, une maladie auto-immune, une intoxication, …
Quand la personne n’a vraiment plus d’énergie, même après une nuit de sommeil normale, elle ne récupère pas bien, on peut aussi penser à la thyroïde.
D’ailleurs, il est important de savoir que la thyroïde et les surrénales sont liées.
C’est-à-dire que la fatigue de l’une entraîne la fatigue de l’autre et vice versa.
On ne traite pas la thyroïde sans vérifier s’il n’y a pas une fatigue surrénalienne derrière.
Si vous vous sentez vraiment fatigué depuis longtemps, prenez-le comme un signe.
Le stress chronique
Vous pouvez avoir l’impression qu’un stress vous pèse depuis longtemps.
Cela peut être un stress au travail mais pas que … c’est parfois un stress intérieur comme une insatisfaction par rapport à ses objectifs, un mal être, une mauvaise estime de soi, un stress dans la famille, un proche malade par exemple peut occasionner un stress chronique, …
Tout ça doit être pris en considération.
Quand cette source de stress est tout le temps présente, elle est usante, c’est donc un signal d’alerte.
Des troubles du sommeil
Vous avez des troubles du sommeil : vous vous réveillez la nuit, parfois en transpirant, vous êtes agité, vous vous sentez déphasé, cela peut être un signe de la fatigue surrénalienne.
Des troubles de l’humeur
Quand vous vous sentez plus irrité ou facilement irritable. Vous êtes un peu plus déprimé, vous manquez de motivation pour faire les choses du quotidien.
Des douleurs
Quand vous avez des douleurs chroniques, c’est-à-dire qu’elles sont toujours plus ou moins omniprésentes.
Rappelez-vous, le cortisol a une action anti-inflammatoire donc s’il commence à chuter vous aurez potentiellement plus d’inflammation donc plus de douleurs.
Trouble de l’immunité
Observez si vous devenez un peu plus vulnérables aux infections, si vous êtes plus souvent malade.
Puisque, encore une fois, le cortisol ayant un effet positif sur l’immunité, s’il diminue, vos défenses immunitaires baissent également.
Si vous détectez plusieurs de ces petits signes et que vous voyez qu’ils durent dans le temps, on peut prendre en considération la fatigue surrénalienne.
Dans mon prochain article, je vous expliquerai comment faire pour y remédier et booster vos fonctions surrénaliennes.
Florence Pinheiro Ortolan
Naturopathie Nutrition Micronutrition
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